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Activités

Carnet de voyage : épisode 3

novembre 2020

ÉPISODE 3 / Ceux qui y prenaient goût…

Jour 6 

Nous traversons la Garonne à Cérons : non mais quelle vue ! Et la différence de paysage entre les deux rives est saisissante : d’un côté, le vallonnement et les coteaux de l’Entre-Deux-Mers, de l’autre, le panorama plus plat des Graves et Sauternes. Alors que Noémie est en pleine séance de contemplation-méditation, je fais irruption dans ses pensées : “ Tu préfères quoi, toi?”. Je sais qu’elle aime voyager dans différentes ambiances et donc qu’elle est fan de diversité, mais bon, pour me taquiner, elle me répond qu’elle aime par-dessus tout le silence, cela permet de me faire pester ET rire en même temps. 

Nous atteignons le Château Gravas en milieu d’après-midi. Noémie voulait absolument y faire étape pour découvrir l’exposition sur Paul Flickinger, un artiste lorrain aux mille facettes. C’est Florence, la vigneronne et propriétaire du château, qui nous accueille. Elle nous explique que la propriété est familiale depuis des décennies : d’ailleurs, c’est en famille qu’ils se chargent d’accueillir les visiteurs. Tout en nous expliquant les subtilités du liquoreux de Sauternes et de Barsac, nous pénétrons dans le chai, sublimé par les œuvres de l’artiste : une atmosphère unique !  “Il y a toujours eu une connivence forte entre le monde du vin (et particulièrement à Bordeaux) et celui des arts. Nous, nous sommes passionnés d’art contemporain depuis toujours, cela nous semblait donc très naturel de pouvoir partager nos chais avec une pépite artistique”. 

Le tout donne une dégustation aux allures de moment suspendu, entre barriques et sculptures, odeur du chai et éclat des œuvres, nous sommes totalement sous le charme… Noémie ne décroche pas son regard des œuvres, tout en humant son verre et en le faisant tourner sans cesse (à ce moment, je n’ose lui dire que ça ne se fait pas, et surtout, que ça ne sert à rien de le malmener comme ça!), complètement conquise. 

©Anna Burg

Jour 7 

Aujourd’hui on arrive au Château Guiraud, 1er Grand Cru Classé de Sauternes, s’il vous plaît ! Devant nous, un potager, à gauche le château et à droite le restaurant, construit dans une ancienne chapelle. Grâce au guide de la maison, nous apprenons que le Sauternes doit son goût unique à quoi ? Des champignons ? De la moisissure ? Alors que je glisse un “beurk” muet doublé d’une jolie grimace à Noémie, celle-ci me retourne un regard noir et désapprobateur. Et à juste titre, car j’ai osé, chers Girondins, dénigrer le temps d’une blague le secret du grand Sauternes. Promis, ça ne se reproduira plus (quoique…), je sais maintenant qu’on ne plaisante pas avec les champignons par ici. 

Tout ça pour dire que le BOTRYTIS CINEREA, c’est le nom charmant de ce petit champignon, se développe ici, grâce à la topographie des lieux. Le Ciron, en contre-bas, est une rivière froide qui, à l’automne, va contribuer lors de sa rencontre avec la Garonne, plus chaude, à la création d’un micro-climat et à l’émergence d’un léger brouillard favorisant l’émergence du champignon. Ce dernier va créer une pourriture “noble”, ce qui représente pour ma part le plus joli oxymore jamais entendu… Bref, revenons à nos champignons, car tout ceci va permettre l’évaporation de l’eau du raisin pour n’en laisser que le sucre. “Les vendanges se font à la main, grappe par grappe, raisin par raisin.” Et en plus le château fait dans le bio depuis 20 ans, impressionnant. 

Après la visite, je “crève” à mon tour de faim en lisant la carte du restaurant La Chapelle. Salade du jardin et huîtres du bassin sur fond de blanc sec de la propriété. What else!

La Chapelle Guiraud

Jour 8  

Cette histoire du Ciron nous intrigue et nous pousse à voir ça de plus près, d’autant plus qu’on peut en faire la descente en canoë. Et puis, on s’était dit que ce serait aussi une escapade sportive, et comme on adore l’aventure, enfin… surtout Noémie, tous les ingrédients sont réunis. 

Nous voilà donc partis pour la base nautique de Bommes. On prend le forfait canoë, associé à une visite du Domaine de Carbonnieu : oui, parce que quand il y a effort… il y aussi réconfort.  “Vous êtes en vélo ? Si vous voulez je dépose les vélos et vos bagages au point d’arrivée, vous n’aurez plus qu’à repartir” nous propose le guide. Sympa, j’avoue que cette bonne nouvelle me met du baume au cœur, moi qui me voyais déjà faire BEAUCOUP plus de sport que la dose auto-prescrite. 

Ni une, ni deux, on se laisse glisser sur la rivière, à l’ombre des arbres et des vignes. Mmmmmm… la sensation inégalable de la fraîcheur, de la campagne alentours, la nature…. Quelques rapides à gérer, mais dans l’ensemble le parcours est plutôt calme, et nous profitons plus de l’atmosphère des lieux que des sensations fortes. Noémie en profite pour immortaliser les lieux, tout en se moquant gentiment de ma tête inquiète lors du passage sur les rapides… Quoi? Il faut toujours rester concentré, n’est-ce pas. 

Au Domaine de Carbonnieu, Alexis nous accueille : c’est le propriétaire, producteur de Sauternes avec son père et son frère. On déguste en l’écoutant nous raconter le brouillard mystique du Ciron et son importance pour la vigne. Je suis agréablement surpris par la richesse des arômes, et définitivement envoûté par cette histoire qui fait de cette terre une intrigue à elle toute seule. 

Et pour lire les épisodes précédents c’est par ICI

 

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