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Picasso, l’effervescence des formes : le bonus

juillet 2022

Chers lecteurs, chose promise, chose due : sur notre blog, Stéphane Guégan, Commissaire de l’exposition “Picasso, l’effervescence des formes”, actuellement à la Cité du Vin, nous en dit encore plus sur l’artiste et ses inspirations. 

 

 

Pulpe : Stéphane Guégan, merci pour ce bonus ! Pourriez-vous nous en dire plus sur ces premiers cafés-cabarets qui ont tant inspiré Picasso ?

Entre 1900 et 1904, Picasso fait de nombreux allers-retours entre Barcelone et Paris. À Barcelone, par exemple, il fréquente le Café Els Quatre Gats, à la fois foyer de l’avant-garde du modernisme espagnol et taverne dans laquelle se déroulaient de nombreux spectacles. Là, il dessine abondamment, peint et c’est dans ce lieu plein de vie, qu’il expose ses premiers tableaux.  À Paris, en émule avoué de Toulouse-Lautrec, le Moulin Rouge entre dans sa peinture qui traduit la ferveur canaille du lieu, les maquillages agressifs sous le luminaire moderne. La toile Café-concert du Paralelo, un prêt du Musée national Picasso de Paris, que vous pourrez voir dans l’exposition, marque clairement l’influence que les peintres français exercent sur un Picasso de 19 ans alors. Mais Picasso s’intègre aussi au paysage parisien par les livres et l’apprentissage du français. 

Stéphane Guégan © Hortense Guégan

 

Pulpe : les livres l’ont-ils beaucoup influencé ?  

Oui ! La lecture, et celle des poètes d’abord, l’a beaucoup guidé. Il vit entouré d’ouvrages, au milieu même des livres et des journaux, on les identifie sans mal dans les clichés de ses ateliers. Il y a de nombreuses analogies, comme le rappelle l’exposition, entre ses images et la poésie de ses amis, liées par une mise en libertés des signes : Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Paul Eluard et Jean Cocteau ont fait d’ailleurs partie de ses proches. Alcools d’Apollinaire, publié en 1913, marque bien la collaboration entre le poète et le peintre : sur la première page du recueil, Picasso fait graver un portrait de l’auteur, portrait cubiste qu’Apollinaire a dit ressemblant et qui l’est à bien y regarder.

 

Pulpe : Quels liens entre la poésie et Picasso ? 

Picasso adore la poésie, connaît par cœur de nombreux poèmes et s’en inspire. Lui-même en a écrit dans la manière loufoque de Góngora. Et au sein de l’exposition, le visiteur comprend en quoi peinture et livres rapprochent les hommes, selon Picasso, de l’extase du vin. 

 

Pulpe : Et s’il vous fallait résumer Picasso ? 

Il est la vie faite peinture ou sculpture, et cette vie ignore toute séparation entre culture savante et culture populaire et d’héritage culturel. Les présences multiples qu’il donne au vin le confirment.

 

“L’effervescence des formes” c’est jusqu’au 28 Août, pour voir ou revoir une partie de l’œuvre foisonnante de ce grand artiste obsédé par la vie. Une excellente occasion de découvrir des prêts parfois inédits du Musée national Picasso de Paris, du Musée de Barcelone et du Musée de Valencia ainsi que les nombreuses céramiques de Vallauris, issues de collections privées.

 

Réservez sa visite.

 

 

Crédit photo Pablo Picasso (1881-1973) – Mousquetaire et enfant, 1972 – Musée de Grenoble ©Photo Anaka – Cité du Vin © Succession Picasso 2022

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