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Chic

Jean Dujardin, l’épicurien

septembre 2020

Rencontre avec Jean Dujardin, l’enfant du Médoc

Par Marielle, Rédactrice en chef 

On a cherché comment vous faire comprendre à quel point le vignoble bordelais est la destination préférée des bons vivants. Et puis on a rencontré Jean Dujardin. Partie avec l’idée de réaliser une interview timide (parce que oui c’est quand même Jean Dujardin !) sur son enfance en Gironde, je suis sortie de ce moment avec un vrai échange, un joli album de souvenirs, un soutien fort à la destination et une belle rencontre avec un enfant du cru, amoureux du Médoc. 

Pulpe : Le vignoble et vous, c’est une histoire qui date ?

J.D : C’est une histoire qui existe depuis toujours en fait : ma mère est de Lesparre, mon père de Normandie, et ils se sont mariés dans le Médoc. J’ai grandi avec le vignoble. J’ai baigné dans le monde de la viticulture avec mon père, mon oncle, qui possédait lui-même des vignes. J’ai de la famille et des amis là-bas, que je retrouve souvent. C’est un endroit que j’aime, pour sa tranquillité… et sa convivialité !

Votre premier souvenir dans le vignoble ?

J.D : C’est une sensation d’enfance, lorsque nous allions dans la maison familiale (et on y va toujours!), avec mes frères. C’est des parties de cache-cache dans les travées, la découverte de petits lapins que j’ai envie de ramener à la maison, l’odeur de la fabrication du vin aussi. D’ailleurs, cette odeur de vin, de cave, de barrique, c’est une vraie madeleine : plus que des souvenirs, je retiens surtout des sensations. 

Mes souvenirs sont aussi beaucoup liés à l’été, à la lumière oblique du Médoc, du Sud-Ouest en général. Et puis, partir se balader dans les vignes, c’est aussi s’octroyer un temps pour soi, tout simplement, dans le calme. C’est un paysage joyeux l’été et assez mélancolique l’hiver, dès que la vigne est moins fournie. 

Vous qui voyagez beaucoup à l’étranger, quelle est l’image du bordelais ?

J.D : Bordeaux conserve toujours sa réputation d’excellence : d’ailleurs, il suffit de mettre une bouteille d’un bon vin bordelais sur la table pour voir les réactions enthousiastes autour de la table. Ce qui est drôle, c’est que la plupart du temps, les étrangers ne savent pas vraiment où situer toutes ces appellations. Le vin de Bordeaux fait partie des clichés, ce qui n’est absolument pas négatif, car il en faut. C’est un peu comme la Nouvelle Vague au cinéma : on va vous parler de Godard, Chabrol. Le vin de Bordeaux c’est pareil, c’est comme Edith Piaf aux Etats-Unis. Même si il y a eu un marché de vins australiens ou californiens assez fort, cette image rayonne encore : et puis il y a des références qui font mouche !

Le vignoble, pour vous, c’est jamais sans….

J.D : Les sensations de mon enfance d’abord : quand on approche de Montalivet, l’odeur des pins me donne envie de me planquer dans les dunes, de retrouver cette lumière exceptionnelle et mes habitudes, dont la dégustation des glaces Judici à Soulac. 

C’est jamais sans mes frères et les copains, de plus en plus présents ici, et les enfants évidemment ! C’est forcément relié à la famille. Je ne peux pas me passer des longues tablées avec des repas beaucoup trop lourds pour un mois d’août. Non, on ne fait pas un gigot-flageolet sous 35 degrés !

Moi j’adore aller au marché de Soulac chercher du bon poisson et le cuisiner à la plancha, c’est beaucoup plus sain, mais je vois que tout le monde n’est pas dans cette idée. Quand je viens ici, parfois j’essaie de dire qu’il faut faire plus “light”. C’est jamais sans les grandes entrecôtes sur sarments, qui crament : les odeurs, c’est aussi l’essence des souvenirs. 

Je ne peux pas venir ici sans aller voir ce boucher qui vend ses produits dans un village à 900 âmes, je suis convaincu que son pâté est le meilleur du monde. Pendant un temps j’allais plus souvent dans le Sud-Est, mais je suis revenu ici naturellement, c’est un refuge. 

Et puis, j’aime aller à Bordeaux, j’y suis souvent pour les avant-premières, ça me permet de profiter de la ville et des jolis lieux comme l’Intercontinental et son fabuleux roof top. En plus, je suis juste à côté de ce petit bar, vous savez, la Calle Ocho ? J’y vais depuis toujours, je passe même le balais à la fin !

Et enfin, il y a le surf : c’est lié en partie à Brice de Nice, qu’on a tourné à Hossegor, entre autres. Je ne le pratique qu’en groupe : c’est beaucoup plus marrant de voir les autres tomber et de ne pas être seul pour profiter des vagues. 

Quel vin bordelais recommanderiez-vous à OSS 117 ?

J.D : Un Mouton Rothschild, ça colle bien avec Hubert Bonisseur de la Bath, non ? J’ai d’ailleurs croisé Camille Rothschild sur le festival de cinéma Les vendanges du 7ème art à Pauillac, qui m’a invité à venir vendanger avec ma famille en septembre dernier. J’avais vendangé chez mon oncle étant plus jeune. On y passe la journée, on mange ensemble, avec les saisonniers, les copains de la famille, c’est une super ambiance. Les vendanges, c’est quand même une pratique ancestrale incroyable : qu’on soit enfant ou plus grand, vendanger, c’est forcément faire un saut dans le temps, qui en plus ramène à l’essentiel. On aura toujours besoin de deux mains, d’un sécateur et d’un petit panier. Il y a encore beaucoup d’humain dans la fabrication du vin, et ça me touche, tout autant que ça me fascine. C’est noble parce qu’authentique. 

Et sur la table des vendanges, il y a toujours cette bouteille qu’on sort, qui n’a pas d’étiquette et qui nous fait toujours dire : mais elle est super bonne cette bouteille, c’est quoi ? Et le mystère plane…

Je précise que je ne suis pas un grand connaisseur en vin, j’ai le niveau d’à peu près tout le monde, je peux reconnaître un très mauvais comme un très bon vin. Quand le niveau  baisse très vite, on se dit que c’est un très bon vin. 

Dégustation perchée ou yoga-dégustation ?

J.D : Encore une fois je fais appel à mes souvenirs et mes sensations : j’aime quand la dégustation est simple, qu’il fait très chaud. Et quand vous rentrez dans un chai et prenez sa fraîcheur, vous pouvez écouter quelqu’un vous raconter la vigne et le vin pendant des heures. Je suis basique : un verre à la main, et j’écoute comme un bon élève. 

Et déguster en haut d’un arbre me branche carrément ! Je m’appelle Dujardin, ça me paraît cohérent. 

……………. la suite ICI ! 

 

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